C’est par voie de presse, que la prolongation de la campagne GMBI jusqu’au 10 août est annoncé après une prolongation de UN jour annoncé le 31 juillet…

Si cette prolongation est compréhensible du point de vue du contribuable qui ne doit pas être pénalisé dans ses démarches, elle porte en elle-même beaucoup d’amertume et de questions.

S’il est toujours facile de refaire l’histoire à posteriori, Solidaires Finances Publiques avait dès les premiers échanges avec l’administration en 2020 dénoncée les aberrations organisationnelles ainsi que les absurdités calendaires liées à la mise en place de cette réforme (colision avec la campagne déclarative à l’impôt sur le revenu).

Certes le pouvoir politique à un rôle important dans ce fiasco. On ne peut pas du jour au lendemain demander à une administration qui a perdu 25000 emplois en 15 ans, et dont les services informatiques ont été au régime sec pendant des années de prendre systématiquement en charge et dans la précipitation toutes les annonces du pouvoir politique. Ce n’est pas possible.

Cet énième report aura des conséquences en cascade pour les personnels des Finances Publiques qui devront traiter les campagnes d’avis des impôts locaux et les contentieux dans des délais contraints et toujours avec des personnels insuffisants. N’oublions pas les travaux d’assiette des taxes d’urbanisme récemment transférées à la DGFiP et dont nous ne savons pas encore si elles pourront être, là encore, supportées par les personnels et les nouvelles applications informatiques.

Si le gouvernement par ses décisions précipitées a donc une part importante dans ce qu’on peut appeler aujourd’hui un échec, la Direction Générale porte également une part de responsabilité.
Ainsi, le fait d’avoir soutenu et assumé malgré l’avis des agents et des représentants du personnel une campagne uniquement dématérialisée et au rabais est aujourd’hui une des causes majeures de ce fiasco. Il en est de même pour la communication vers le public qui a été erronée et défaillante. On ne conduit pas une campagne de cette importance en envoyant des millions de mails !
Pour couronner le tout, à ceci s’est ajouté une application informatique qui s’est avérée instable, très souvent indisponible et de plus, avec des manques flagrants comme les accusés de réception qui aurait permis de limiter les inquiétudes des contribuables propriétaires.

Alors que l’ancien ministre des comptes publics, Gabriel Attal, survendait avec « des étoiles dans les yeux » (sic) en début de campagne d’impôt sur le revenu, toutes ces carences ne pouvaient que ramener les décideurs politiques et administratifs à la réalité. Aujourd’hui nous y sommes.

Pour Solidaires Finances Publiques, la conjonction de ces erreurs incompréhensibles pour une administration technicienne et professionnelle comme la Direction Générale des Finances Publiques montre à quels degrés le manque de réalisme, et le dogmatisme idéologique marqué par la pensée dominante que le numérique peut tout et doit tout réglé est dangereuse et fausse.

Solidaires Finances Publiques tient avant toute chose à exprimer sa solidarité et son soutien sans faille à tous les agents touchés de quelques manières que ce soit par cette campagne. :

  • à l’ensemble des personnels qui aident et conseils nos concitoyens au quotidien,
  • aux collègues des services informatiques et des plateaux d’assistance qui essaient par tous les moyens de compenser les erreurs et les errances des décisions de l’administration.
  • aux agents des CDIF, des SIP qui ne cessent de subir les errements de cette obligation télédeclarative

Pour Solidaires Finances Publiques, il est inacceptable que les agents et agentes des Finances Publiques fassent les frais d’un irréalisme et d’une impréparation à ce point de la Direction générale.
Dans cette période dure et compliquée, nous porterons dès la rentrée la colère des personnels et leur incompréhension auprès de la direction générale et du nouveau ministre.

Comme nous l’avons fait ces derniers mois, Solidaires Finances PUbliques ne lâchera rien sur ce sujet