La Conférence de presse présidentielle du 16 janvier a débouché sur plus de 2 heures de paroles qui n’ont fait que confirmer les politiques engagées. Le président Macron s’est consacré à son exercice de style préféré : l’autosatisfaction. Il ne regrette rien et accélère son orientation droitière.

Que retenir de cette parole présidentielle qui se décline autour de 3 éléments de langage : audace, efficacité et actions/réarmement.

Il en faut de l’audace pour dépeindre le portrait d’une France qui va mal, après 6 années et demi de politiques libérales à la sauce macronniste et, soudainement découvrir qu’il y a une France invisibilisée, car positionnée dans des angles morts de la société...

Il en faut de l’audace pour affirmer que les politiques gouvernementales ultra libérales destructrices de notre modèle social (réforme des retraites et de l’assurance chômage), seront salvatrices pour la population et le seul rempart face à l’extrême droite en 2027.

Du côté du pouvoir d’achat, la fin des aides énergétiques, la réduction d’impôts de 2 milliards d’euros à venir pour les « classes moyennes » ne compenseront pas les fins de mois difficiles. Ainsi le Président ne répond aucunement à l’urgence salariale sauf à poser le chantier de la rémunération au mérite pour les fonctionnaires comme si certains soignants déméritaient face à d’autres, comme si certains professeurs étaient à ce point plus consciencieux que leurs collègues. Le choix de personnels « méritants » se fera nécessairement au détriment de leurs plus proches collègues et accentuera la détérioration des conditions de travail et les pertes de repères en matière de service public sans résoudre la trop faible revalorisation des personnels de la fonction publique et de la DGFiP. Rien de ce qui est pensé ne contribuera à améliorer l’attractivité dans la Fonction Publique.

Pour Solidaires Finances Publiques, intégrer le mérite dans la rémunération des fonctionnaires contribuera à nouveau à briser les collectifs de travail, socles de l’assurance de l’exercice des missions avec intégrité, probité et neutralité. Solidaires Finances Publiques réaffirme que l’engagement des fonctionnaires au service de l’intérêt général à la DGFiP comme de l’ensemble de la Fonction Publique mérite pour toutes et tous une revalorisation significative de leur rémunération. C’est pourquoi nous revendiquons une augmentation significative du point d’indice et de leur régime indemnitaire.

Le Président indique également mettre l’Éducation nationale et la Santé au cœur des priorités gouvernementales mais n’aborde pas réellement les moyens : dédoublement des classes mais avec combien de professeurs? Mettre fin à la saturation des urgences hospitalières alors que les déserts médicaux sont nombreux et que le désengagement de l’État se poursuit avec des fermetures de classes, d’hôpitaux dans nombre de territoires ! Sur la présence territoriale des services publics, Solidaires Finances Publiques a été surpris d’apprendre que des trésoreries ont été réouvertes à la Direction Générale des Finances Publiques, doit-on y voir une confusion avec les buralistes qui assurent aujourd’hui le paiement de certains impôts ou amendes ? En effet à la DGFiP les réformes engagées (Nouveau Réseau de Proximité) sous les mandats de E. Macron ont considérablement rétracté le réseau de proximité de la DGFiP avec la fermeture de 2 900 structures locales.

Coté économique et transition écologique, selon le Président il faudrait libérer des normes contraignantes, parfois « entravantes » pour les acteurs économiques oubliant trop facilement au passage les enjeux sociaux et environnementaux. Dans la même trajectoire de la loi Essoc et la relation de confiance pour limiter le contrôle fiscal, Solidaires Finances Publiques réaffirme que l’allégement ou la suppression des normes que ce soit en matière environnementale, alimentaire, sociale ou fiscale amènerait la fin des contrôles et de sanctions potentielles et fragiliserait un peu plus l'État protecteur des populations.

Dans sa prestation médiatique E. Macron n’a fait que confirmer ses politiques. La course à moins d’impôts au lieu du mieux d’impôt se poursuit.

Solidaires Finances Publiques rappelle qu’une réforme fiscale d’envergure devrait s’envisager pour assurer une meilleure répartition des richesses, pour financer la transition écologique et les services publics dans un contexte où les plus riches n’ont jamais été aussi riches alors que les crises se succèdent.