La défense des droits de l'Homme et de la Femme devrait être une évidence en ce 21ème siècle, surtout en France où la devise de la République est : Liberté, Egalité, Fraternité.

Le 17 mai qui est la journée internationale contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie devrait susciter des mobilisations d'union nationale dépassant largement les frontières du temps. Malheureusement, la culture citoyenne qui devrait avoir pour vocation d'irriguer les coeurs et les esprits de toutes et tous, à la recherche de toujours plus de liberté, d'égalité, de fraternité, est trop souvent soit silencieuse, soit en panne, soit en recul.

L'acceptation de l'autre, un enjeu de société !

La période que nous venons de vivre avec les élections présidentielles a remis sur le devant de la scène que l'acceptation de l'autre, l'acceptation de la différence, sont pour un trop grand nombre de personnes insuportables. Certes, les résultats du 7 mai, avec plus de 66 % de Françaises et de Français ayant rejeté les thèses de l'extrême-droite, nous donnent à espérer, mais nous ne pouvons pas ignorer que la détestation de l'autre est revenue en force sur le devant de la scène à l'occasion du débat politique. Alors que la campagne des législatives s'enclenche, nous devons rester vigilants et mobilisés car là encore nous pouvons craindre de voir s'abattre une nouvelle déferlante de préjugés, de propos haineux, etc, en direction des gays, lesbiennes, transexuels, notamment. Dans la période qui vient de s'achever, des groupuscules comme "sens commun" ont tenté de peser de tout leur poids dans l'organisation même de la campagne présidentielle et dans le choix des candidats, recherchant systématiquent à faire émerger une ligne clivante sur les questions inhérentes aux luttes contre les inégalités et les discriminations.

Alors que depuis le début des années 2000 les agressions homophobes étaient en recul, l'instrumentalisation de la pire des manières du débat autour du mariage pour tous, de la GPA par les opposants à la loi Taubira, a réactivé chez certaines et certains la peur de l'autre, la défiance vis-à-vis des différences et remis dans les têtes des inepties telles que l'homoxexualité serait une déviance, une tare, une maladie mentale,...

Ceci ne peut que nous interpeller. En effet comment se fait-il que dans un monde "éduqué" et "civilisé" nous retrouvions sur le chemin de la pensée des conceptions aussi fausses et haineuses ?  Ne faut-il pas y voir une fragilité dans notre forme d'éducation à la citoyenneté, au vivre ensemble ? Ne sommes-nous pas victimes d'une forme d'illusion humaniste qui consiste à croire qu'un individu éduqué ne peut être que raisonnable ? Dès lors, ne faut-il pas instaurer une autre forme de connaissance et de relation à l'autre permettant d'élever la raison au-delà de l'éducation ?

Comment se fait-il également que la société dans laquelle nous vivons exclut plus qu'elle n'intégre ? Ne faut-il pas y voir le poids de l'individualisme qui fragilise dans tous les secteurs de la vie le sens du collectif, du partage, de la solidarité ?  Ne faut-il pas y voir également les relents d'une vision tyrannique de la société où tout ce qui est en-dehors de l'ordre établi par une minorité au pouvoir, qu'elle soit politique ou religieuse, devient l'ennemi à abattre ? 

Sur ce point, ce qui se passe dans certains coins de la planète, comme actuellement en Tchéchénie, démontre que toutes celles et tout ceux qui sont étiquetés par les autorités et/ou par la vindicte populaire comme "différents" peuvent devenir des cibles à abattre. Pour Solidaires Finances Publiques, ces dérives comme ces agissements ne peuvent être tenus sous silence et partout ils doivent être combattus par toutes et tous. Ainsi, aux côtés des associations LGBTi qui sont les seules pour l'instant à organiser la mobilisation contre les atteintes aux droits de l'Homme et de la Femme en Tchéchénie pour cause d'homosexualité, nous appelons à agir et à réagir.

Un quotidien parfois terrifiant

Plus près de nous, les agressions et les violences verbales se produisent essentiellement dans des contextes liés à la vie quotidienne. Les exemples de jeunes gens, malmenés dans leur famille, parfois jetés à la rue car homos ou lesbiennes sont encore trop nombreux. Sur les lieux de travail, on constate encore trop d'allusions insuportables, d'actes discriminants, qui entâchent les avancées obtenues grâce aux combats menés jusqu'à présent. N'oublions jamais que les adolescents et les personnes LGBTi qui sont confrontés au rejet, à l'intolérence, à des agressions verbales, etc, en viennent plus que toute autre catégorie de personnes à attenter à leur vie.

Le droit à la différence, une évidence à défendre

Pour Solidaires Finances Publiques, les combats menés pour l'égalité des droits et la lutte contre les discriminations ont permis de faire en sorte que les personnes LGBTi ne soient plus, aux yeux de la loi, en marge de la société, que leurs droits soient reconnus et notamment que les discriminations existantes soient enrayées, que les actes LGBTiphobes soient poursuivis et condamnés par la justice. Alors qu'il est naturel de pouvoir vivre sa différence au grand jour, y compris sur son lieu de travail, qu'il est légitime de pouvoir fonder la famille que l'on souhaite quelque soit son format hétéro ou homosexuel, il est anormal de percevoir une résurgence de l'intolérance.

Pour Solidaires Finances Publiques, l'homophobie, la lesbophobie, la biphobie, la transphobie ne peuvent être acceptées à notre époque et il est essentiel de mener toutes les luttes nécessaires pour l'enrayer. Il faut également, pour faire tomber les barrières qui subsistent, de poursuivre le combat pour renforcer les droits et pour faire en sorte que demain l'orientation sexuelle soit un choix qui n'emporte aucune considération négative selon qu'elle soit hérosexuelle ou homosexuelle.

Dès lors, en ce lendemain d'élection présidentielle et à l'occasion du 17 mai, Solidaires Finances Publiques lance un appel solennel à poursuivre notre engagement collectif. Le combat reste et demeure plus que jamais d'actualité pour obtenir une véritable et totale égalité des droits, pour permettre notamment l'accès à la PMA pour toutes les femmes, pour améliorer les procédures de changement d'état civil pour les personnes trans'. Dans notre secteur d'activité, il est indispensable que la lutte contre les discriminations soit inscrite dans tous les comportements managériaux et il faut par ailleurs que toutes les personnes, sans exclusives, victimes sur leur lieu de travail d'agressions, de discriminations, bénéficient d'une réelle protection fonctionnelle.

Ensemble, combattons les ennemis de la cause LGBTi car ils sont par la force des choses des ennemis de la République et des droits de l'Homme et de la Femme.

Le 17 mai, toutes et tous soyons mobilisés pour faire vivre la liberté et pour faire progresser les droits de toutes et tous, notamment en cette journée dédiée, ceux des personnes LGBTi.