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En décembre 1997, Ignacio Ramonet dans un éditorial du Monde diplomatique passé à l’histoire fustigeait « le marché » et proposait de créer un outil pour instituer une taxe sur les transactions financières, théorisée en 1972 par le prix Nobel d’économie James Tobin.

Attac voyait le jour dans les mois qui suivirent et souffle cette année ses 25 bougies.

Dès le début, notre syndicat qui s’apellait alors le SNUI (nous étions avant la fusion impôts-trésor) rejoignait nombre d’autres syndicats, journaux et organisations du mouvement social et devenait l’un des fondateurs d’Attac. Il eut été difficile pour notre organisation qui prônait la justice fiscale comme élément de la justice sociale de passer à côté d’un tel événement et de ne pas oeuvrer plus largement à ses revendications.

Très vite, une association nationale ne suffira pas aux militant·es qui créeront des comités locaux d’Attac. D’aucun·es du Snui les rejoindront par endroit pour porter au plus proche de la population informations et revendications sur la fiscalité, du local à l’international. Le syndicat a prêté bien des plumes à des ouvrages d’Attac ou des stentors dans des conférences-débats. Et nous avons encore en tête cette belle photo prise sur l’île de Jersey ou des militant·es d’Attac et du Snui arboraient Paradis fiscal = Enfer social !

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Ce slogan dit tout et porte en lui l’idée de construire un autre monde possible. « Devise » de ce qu’on appellera dès la fin des années 90 l’altermondialisme. Un mouvement large et multiformes proposant des constructions militante communes, du local au global. Attac sera porteur de ce mouvement dans lequel le Snui s’inscrira, notamment en votant une résolution syndicalisme et altermondialisme au congrès de 2005 à Saint-Jean-de-Monts.

Avec l’engagement de citoyens et citoyennes déterminé.e.s, Attac a œuvré comme un formidable groupe de pression civique. Alors qu’elle était vue comme une hérésie ou un doux rêve, la taxe sur les transactions financières (issue de la taxe Tobin) existe aujourd’hui en France même si elle est toujours insuffisante. Elle est toujours débattue dans l’Union européenne.

En 25 ans, Attac a largement élargi son panel d’activités pour se préoccuper de justice fiscale et sociale, de contrôle démocratique du financement de l’économie, de justice climatique et de bifurcation écologique, de contrôle des multinationales, des accords de libre-échange, de l’emprise du capitalisme numérique, de démantèlement du patriarcat et de promotion de la solidarité sociale et écologique.

Pour ce faire, nous voulons construire des alliances entre mouvements sociaux à toutes les échelles afin de faire vivre nos engagements.

Les modes d’action ont également évolué, allant du plaidoyer, de la production de notes et de livres à la désobéissance civile.

Vingt-cinq ans de luttes et, pourtant, les combats sont encore là. Nous n’avons pas pu vaincre le néo-libéralisme mondial, ni le repli sur soi. Mais nous brandissons plus que jamais les valeurs de l’altermondialisme et nous vous invitons à nous rejoindre pour leur faire leur fête, à eux qui détruisent notre monde.

En 2023, Attac fête ses 25 ans, avec toutes ses dents, et surtout toutes ses idées et tous ses partenaires.