Le gouvernement persiste dans sa stratégie de stigmatisation
Les récentes annonces du gouvernement confirment l’entêtement néolibéral de François Bayrou et de sa majorité gouvernementale. Alors que la fraude fiscale est estimée par notre organisation syndicale entre 80 et 100 milliards d’euros par an, la ministre du Travail, Catherine Vautrin, préfère mettre en exergue la fraude sociale, que le HCFiPS (Haut Conseil pour le financement de la protection sociale) évalue à 13 milliards d’euros par an.
Par ailleurs, elle oublie sciemment de rappeler que la fraude sociale est principalement la résultante de la fraude, par les employeurs, aux cotisations sociales (travail non déclaré, contournement du statut d’auto-entrepreneur…). Ainsi, et toujours selon le HCFiPS, ce sont près de 7 milliards d’euros de cotisations qui manqueraient dans les caisses du fait du seul travail dissimulé.
Ce mécanisme se retrouve également dans la fraude à la Caisse nationale d’assurance maladie, où 70 % des fraudes seraient le fait des professionnels de santé eux-mêmes. Le mythe de l’assistanat est donc très largement contredit par ces chiffres, et pourtant, le gouvernement continue de mener une chasse ciblée contre les plus précaires.
Omettre les aides massives aux entreprises
Tous ces contempteurs de la solidarité oublient, par ailleurs, de préciser qu’une somme considérable de droits n’est jamais sollicitée par les bénéficiaires. Ainsi, pour le seul RSA, près de 4 milliards d’euros de droits ne sont pas réclamés chaque année. On estime aussi à près de 2 milliards d’euros les aides non perçues pour le seul logement (APL, ALF ou ALS).
Oubliant sciemment de rappeler les 211 milliards d’euros d’aides publiques versées chaque année, et sans la moindre contrepartie, aux entreprises (exonérations et allègements de cotisations sociales, niches fiscales, subventions, aides versées par la Banque publique d’investissement), Bayrou persiste et signe, dans des podcasts soporifiques, pour expliquer pourquoi il est soi-disant impossible de faire autrement que de pénaliser les plus précaires et de couper drastiquement dans les dépenses sociales et dans les services publics.
Il est urgent d’imposer une fiscalité plus juste, plus progressive, et de cesser de faire peser le train de vie dispendieux des plus aisés sur le reste de la population.