L’ensemble des élus B de la CAP nationale, tous syndicats représentés, ont quitté prématurément la séance de recours contre l’évaluation ce mercredi 22 novembre, pour protester contre l’approche technocratique, comptable et déshumanisée de l’Administration dans l’analyse des recours.

Depuis la première session en octobre, la tension ne cesse de monter face à une Administration :

- incapable de prendre en compte la parole de l’agent,

- incapable de prendre de la hauteur de vue,

- incapable de faire le moindre geste d’apaisement, ne serait-ce qu’en termes de modification de rédaction des appréciations générales.

Hormis les cas les plus flagrants, dans lesquels les baisses de croix sont reconnues par l’évaluateur lui-même comme résultant d’une mauvaise interprétation des consignes, l’Administration se refuse à prendre en compte les éléments apportés par l’agent, se basant exclusivement sur les dires de l’évaluateur ou de l’autorité hiérarchique. Dans le contexte nouveau en 2023 de l’évaluation, où l’évaluateur est le N+1 de l’agent ( qui peut être son inspecteur ou l’adjoint) et l’autorité hiérarchique le N+2 (souvent le chef de service qui déjuge rarement l’évaluateur), la CAP N ne joue pas son rôle d’arbitre se posant systématiquement en procureur plutôt qu’en juge.

Pire encore, le caractère technocratique de l’Administration, qui nie fondamentalement l’humain et le contexte difficile d’exercice des missions, n’est pas entendable.

Si l’évaluation est considérée comme un acte managérial majeur, il ne saurait se résumer à un management coercitif, sans jamais être pédagogique, bienveillant et encourageant, et niant la réalité du terrain. Visiblement, le besoin de reconnaissance des agents n’est pas le souci de l’Administration qui considère la dégradation d’un CREP comme le moyen d’inciter les agents à faire mieux.

Dès le départ, l’Administration a annoncé que le volume exponentiel de recours à traiter (195 au lieu de 116 l’an dernier en CAPL) la conduirait à limiter « les bougés » pour que les agents renoncent aux recours dans l’avenir. « on ne va pas ouvrir les vannes » dixit la DG.

Dans ces conditions, les élus ont quitté la CAP, décrétant une interruption de séance jusqu’à jeudi, exigeant que l’Administration revienne à de meilleures dispositions.