Depuis des mois, le gouvernement n’a de cesse de dire que la future contre-réforme des retraites sera la synthèse de la concertation et du dialogue social avec en particulier les organisations syndicales qui est en cours. Pourtant sans attendre la fin de cette pseudo-concertation, la Première ministre vient de dévoiler, dans un entretien au Parisien, les grandes lignes de la réforme qui vient.

Sans grande surprise, la volonté de faire travailler plus longtemps l’ensemble des salarié.es est toujours d’actualité. L’âge légal de départ à la retraite, c’est-à-dire celui avant lequel nul n’a le droit de toucher sa pension, hormis ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans, sera donc de 65 ans d’ici 2031.

Les premiers concernés seront celles et ceux nés après le 1er juillet 1961 qui devront attendre quelques mois de plus pour avoir enfin le droit de partir, s’ils et elles ont la chance d’être encore en activité. Pour les générations d’après ces quelques mois se transformeront en années.

La première Ministre a annoncé que le seuil des 67 ans pour prendre sa retraite à « taux plein » et sans décote ne serait pas touché pour soi-disant des raisons d’équité en particulier pour les femmes. Mais rien n’est fait pour que les inégalités entre les femmes et les hommes disparaissent : pas de suppression de la décote qui pénalise surtout les carrières courtes et hachées donc celles en priorité des femmes ; aucune mesure proposée pour l’égalité des salaires entre les femmes et les hommes ou encore aucune mesure pour lutter contre les inégalités femmes-hommes sur le marché du travail...

Selon le gouvernement cette contre-réforme est indispensable pour sauver notre système de retraites. Il faudrait donc trouver, selon la Première ministre,12 milliards d’euros d’ici 2027. Or, de nombreux économistes et le Conseil d’Orientation des retraites (COR) en tête sont très partagés sur les bienfaits financiers et macro-économiques d’un recul de l’âge légal de la retraite. Il y a évidemment d’autres choix possibles pour trouver ces 12 milliards comme en terminer avec les exonérations des cotisations sociales ou encore en terminer avec la baisse des impôts de production qui coûte depuis 2020 environ 20 milliards d’euros. Mais de cela, le gouvernement actuel ne veut pas en entendre parler, il préfère continuer à distribuer des cadeaux fiscaux à tour de bras et subventionner les plus aisés. Après avoir argumenté sur la nécessité de réformer le financement des retraites pour financer l’Éducation nationale ou la Santé alors que jusqu’à ce jour les lignes budgétaires pour leur financement sont distinctes de celles des retraites, le gouvernement avance un nouvel argument. Prouvant ainsi que cette nouvelle contre-réforme des retraites n'est qu'un choix idéologique et une volonté de continuer à casser notre système de Protection Sociale basé sur les solidarités.

Pour Solidaires Finances Publiques, il n’est pas question de travailler un jour de plus et de perdre un euro. Pour cela, nous préparons et construisons d’ores et déjà la bataille qui vient !