Les sections des services informatiques de Solidaires Finances Publiques souhaitent vous apporter un éclairage sur le pourquoi d’une situation difficile.


Si aujourd’hui les services informatiques de la DGFiP restent dans une situation parfois précaire et peinent à répondre pleinement à l’attente des agents et des usagers, ceci est principalement dû aux sous-investissements chroniques et récurrents dans la dernière décennie.

Ainsi entre 2013 et 2018, les effectifs des services informatiques ont fondu de près de 13 %, soit une baisse plus rapide que celle des effectifs globaux de la DGFiP sur la même période (- 8 %). Phénomène identique pour le budget dédié qui est passé de 283 millions d’euros en 2010 à… 150 millions d’euros en 2016 !

Jusqu’en 2020, cette baisse drastique des moyens informatiques a conduit à une nette dégradation des conditions de travail de l’ensemble des agents, mais également à un retard dans nos investissements réseau et applicatif.

Si cette année, et pour la première fois, les services informatiques voient la courbe de suppressions d’emplois s’inverser, et une stabilisation du budget informatique à un niveau élevé, il demeure que les choix politiques, humains et budgétaires de ces dernières années se font encore sentir au quotidien.

En effet, il ne suffit pas de doubler un budget ou d’arrêter les suppressions d’emplois pour en voir immédiatement l’effet. Si des achats massifs d’ordinateurs portables ont permis de remplacer assez rapidement de vieux matériels souvent lents et obsolètes, les investissements en matière d’infrastructures réseau, de modernisation de nos serveurs et centres d’hébergement se font eux sur un temps plus long, et peuvent mettre du temps à produire un effet tangible et concret pour les utilisateurs. Il en est de même dans la réécriture des applicatifs, qui ne se fait pas du jour au lendemain. Surtout quand en parallèle, les structures de pilotage de la Direction générale évoluent et que le réseau semble avoir perdu une grande part de ses repères.

Ainsi dans les services de développement, d’INTEX (services qui vérifient que le déploiement des nouveaux logiciels ne nuit pas à l’ensemble du système informatique), de qualification (services qui testent le fonctionnement des nouveaux applicatifs avant de les déployer) et d’exploitation (services qui gèrent le fonctionnement des logiciels en conditions réelles), le sous-effectif chronique de ces dernières années et en parallèle l’externalisation croissante et non contrôlée via des sociétés de services ont eu des conséquences directes sur la qualité des applications produites et mises en ligne.

Les recrutements par concours informatiques sont aujourd’hui insuffisants par rapport aux vacances d’emplois et aux départs en retraites des collègues. La solution, d’employer massivement des contractuels, prônée par la DGFiP ne permet pas de résoudre ces manques. C’est une véritable arlésienne : les salaires proposés sont faibles par rapport aux offres du marché et les candidats retenus ne disposent pas toujours des compétences nécessaires. Ces conséquences entraînent peu d’embauches, et beaucoup de départs avant les termes du contrat.

Par manque de personnels, les services informatiques vivent une période d’instabilité incompatible avec la qualité et la disponibilité attendues par les usagers et les collègues.

L’actualité récente a mis particulièrement en exergue ce fait via les dysfonctionnements récurrents des applications GMBI/GESTODL et SURF par exemple qui ont occasionné une charge de travail énorme pour nos collègues et les ont mis face à des difficultés inacceptables.

Or, rien n’est plus désastreux, tant pour les services informatiques, que pour les agents utilisateurs et le public, que de mettre en fonctionnement un produit non abouti, voire bogué.

Pour Solidaires Finances Publiques, l’utilisateur ne doit plus faire le BETA TESTEUR ! Il faut aujourd’hui redonner de vraies marges de manœuvre aux services informatiques et conduire les tests applicatifs en toute rigueur afin DE PRENDRE LE TEMPS DE « BIEN FAIRE ».

Si la conception et les tests sont incontournables, le suivi et l’aide au quotidien apportés par nos structures d’assistance sont également primordiaux.

Or, cette mission d’assistance a été sacrifiée, en servant de « réservoir » aux suppressions d’emplois des DISI. Aujourd’hui, nombreux sont les CID, SIL ou les services d’assistances techniques (AT) qui n’ont plus les moyens humains de répondre correctement aux demandes à la fois des agents et des directions locales. Or, les travaux de terrain sont toujours aussi conséquents, voire de plus en plus chronophages comme le prouve la mise en place de la Téléphonie par internet.

Aujourd’hui, il est donc primordial de redonner toute sa place à cette mission, afin qu’elle soit dotée de l’ensemble des moyens humains et budgétaires nécessaires au bon accomplissement de ses travaux d’aide et de conseils.

Pour Solidaires Finances Publiques, il est urgent d’écouter les agents et d’entendre leurs besoins et leurs attentes que ce soit au niveau de l’aide et du conseil que dans le développement et la maintenance des applications.

Dans ce cadre et afin de garantir, un service informatique à la fois technicien, moderne, et de proximité, Solidaires Finances Publiques demande un recrutement d’agents fonctionnaires qualifiés partout où cela est nécessaire, à la hauteur des besoins, et le maintien d’un haut niveau d’investissement afin de retrouver une réactivité et un fonctionnement optimum de toutes les structures et services informatiques.

Indisponibilités, bugs, lenteurs, vous râlez contre votre informatique au quotidien…